Plus Belle La Vie
Plus Belle La Vie, un feuilleton télévisé français à l’américaine
Une série TV en lieu et place d’un JT
C’est le 30 août 2004 qu’apparaissent pour la première fois les personnages de Plus Belle la Vie sur France 3. Imaginée par Hubert Bresson, cette série prétend très vite faire aussi bien que les sitcoms américaines dont elle s’inspire. Le synopsis est simple : suivre le quotidien, parfois mouvementé, des habitants d’un petit quartier marseillais. Entre intrigues policières, démêlées sentimentales, familiales et enjeux sociétaux, chaque épisode trouve son public. Ancré dans un Marseille imaginé, ce feuilleton profite de l’imagination de Georges Desmouceaux, Bénédicte Achard, Magaly Richard-Serrano et Olivier Szulzynger. Programmée sur la tranche horaire des journaux TV, Plus Belle la Vie représente un pari dès sa création. France 3 prend même le risque de diffuser au moins 100 épisodes avant de juger de sa pérennité. Si les premiers temps sont difficiles, une envolée des audiences se présente dès le troisième mois de programmation. Celles-ci ne cesse d’augmenter durant les années qui suivent. En 2010, le feuilleton fédère plus de 6 millions de téléspectateurs, jusqu’à menacer les audiences des journaux de 20h. À partir de 2011, la concurrence se réveille. C’est en effet au tour des chaînes TF1, M6 et France 2 de créer leur feuilleton intercalé entre le JT et le programme du soir. Mais Plus Belle La Vie conserve sa popularité.
La sitcom française qui bat tous les records
Une saison, diffusée sur 1 an, compte 260 épisodes environ : elle s’articule suivant un scénario à tiroirs. Au moins trois intrigues se côtoient. Une péripétie policière, une romance ou un récit centré sur un fait de société et des événements du quotidien. Chaque personnage interagit, selon son évolution, avec ces trois axes. Ce qui permet de générer un suspense gagnant avec des cliffangher (fins à suspense) qui terminent quasi systématiquement chaque épisode. De même, ce parti pris narratif favorise le capital sympathie des protagonistes et leur évolution. Rapidement, les personnages ne sont plus cantonnés à une redondance scénaristique. Et d’autres disparaissent, surgissent ou reviennent de façon surprenante et espérée par le public. Sur les 17 acteurs principaux crédités au tout début de Plus Belle la Vie, plusieurs ont quitté la série. De même, des comédiens venus pour une apparition ou deux ont finalement gagné un rôle récurrent. Afin de pimenter plus encore le spectacle, des invités de marque sont apparus au fil des 4 000 épisodes déjà tournés : Catherine Benguigui, Jean-Claude Bouillon, Yves Rénier, Christian Morin, Thierry Ardisson et même Pierre Bellemare. Selon les histoires, ils ont interprété un personnage ou simplement campé leur propre identité le temps d’un tournage. Le succès de la série grandissant, son évolution s’est accompagnée de nouveautés dans les génériques, les identités visuelles et la création de produits dérivés.
Le réalisme intelligent de Plus Belle La Vie
Plus Belle La Vie est une petite mine d’or aux nombreuses facettes. À l’évidence inspirée par un modèle US, ses bases ont a été adaptées pour le public français. Le réalisme est un des éléments cruciaux de son succès. Le cadre d’un quartier de Marseille est réussi. Les rues du Mistral fantasmé sont pleines du charme du sud, peuplées d’une population plutôt représentative. De plus, certains tournages se font en décor réel tels que le parc Borély, la prison des Baumettes ou le lycée Vincent Scotto. Enfin, l’unité de temps joue beaucoup. Un épisode de Plus belle La Vie représente une journée dans l’existence de ses personnages. Mieux encore, les dates intégrées au récit correspondent jour pour jour à celui de la diffusion de l’épisode. Il est ainsi plus aisé et cohérent d’intégrer au scénario des événements réels récents qui impactent le quotidien des protagonistes. Pour finir, les causes sous-jacentes défendues sont mises en scène avec objectivité et intégrité. Preuve d’une recette qui marche : Plus Belle La Vie a révolutionné le feuilleton télévisé et poussé les chaînes concurrentes à copier son modèle avec Demain nous appartient ou Un si grand soleil.